Je vais vous répondre sous deux aspects. Il est indéniable que Thales est une entreprise multidomestique. La France représente environ la moitié des forces vives de la société en matière d'emploi, 25 % du chiffre d'affaires – davantage sur le chiffre d'affaires militaire, un peu moins sur le chiffre d'affaires civil. En outre, 25 % du chiffre d'affaires est exporté à partir de la France : comme je l'indiquais, pour un euro vendu en France, nous enregistrons un euro exporté.
Nous avons une présence significative dans plusieurs de nos pays voisins, les plus importants étant le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie et les Pays-Bas. Dans ces quatre pays – auxquels je pourrais ajouter l'Australie –, nous disposons de compétences que nous n'avons pas en France. Nous nous sommes donc organisés de manière multidomestique afin d'atteindre un niveau de compétitivité et de développement technologique en misant sur les atouts d'un groupe établi de façon importante en dehors de la France. Le coeur de nos activités et la plupart de nos compétences sont en France, mais certaines se trouvent à l'étranger. Cela signifie, pour répondre à votre deuxième question, que certains de nos programmes ont dès leur conception une dimension qui va au-delà de la France, car nous utilisons différentes compétences pour les mener à bien et répartissons en conséquence l'organisation du développement technologique. Dans un certain nombre de programmes que j'ai cités, notamment dans le domaine spatial, nous utilisons des compétences internationales. Ainsi nous travaillons de façon très structurelle dans une entreprise franco-italienne, Thales Alenia Space, qui dispose de moyens industriels répartis majoritairement en France mais également de façon importante en Italie, ainsi qu'en Espagne et en Belgique. Nos programmes en matière spatiale font donc appel à cette entreprise détenue à 65 % par Thales et dont l'activité est réalisée dans les mêmes proportions en France, mais qui bénéficie également des programmes spatiaux italiens en matière de télécommunications, de radars, et d'applications spatiales civiles.
La plupart des programmes que j'ai cités seront pilotés en France, avec l'essentiel du développement dans notre pays, mais pour certains d'entre eux – en particulier dans le domaine spatial – nous bénéficions de synergies qui nous permettent d'être compétitifs.