Intervention de Jean-Bernard Lévy

Réunion du 19 septembre 2013 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Bernard Lévy, président de Thales :

Nous sommes effectivement actifs sur plusieurs programmes d'investissement d'avenir. Certains ont déjà été lancés – je pense notamment à l'avion du futur, à l'avionique, à la filière aéronautique dans son ensemble. Vous savez que nous sommes, avec deux groupes américains, l'un des trois principaux acteurs mondiaux dans le domaine de l'avionique, c'est-à-dire les calculateurs embarqués. Les travaux dans ce secteur ont des applications aussi bien civiles que militaires, et Thales gère et organise ses développements en pensant en permanence à la filière dans son ensemble. Il s'agit du principal domaine sur lequel les programmes d'investissement d'avenir ont concerné Thales jusqu'à présent.

Quant aux programmes à venir, nous sommes intéressés par plusieurs des 34 projets sectoriels annoncés à l'Élysée la semaine dernière. Il s'agit en premier lieu de la poursuite de tout ce qui a trait à l'aéronautique. Deuxième domaine : l'espace, avec notamment la propulsion électrique qui est un domaine très important pour nous, face à des concurrents américains qui ont pris un peu d'avance en la matière. Il faut savoir que cette technologie, une fois qu'elle sera parfaitement développée, pourra produire une véritable révolution dans le coût d'accès à l'espace : en effet, lorsqu'on lance un satellite grâce à une fusée Ariane, la moitié du poids est constituée par la charge de kérosène pour passer de l'orbite intermédiaire – où la fusée va laisser le satellite – à l'orbite géostationnaire, ce qui nécessite une poussée supplémentaire apportée par le satellite lui-même. La propulsion électrique permet de réduire de façon considérable la charge qu'emporte le satellite pour aller jusqu'à l'orbite définitive. Nous nous réjouissons donc que ce domaine ait été retenu.

Le troisième domaine qui concerne Thales est la cybersécurité, qui fait l'objet de l'un des programmes annoncés la semaine dernière, et dont le pilotage, par exception, n'est pas industriel. Thales aurait d'ailleurs préféré être plus directement impliqué, au lieu de l'être via l'agence française de cybersécurité. Nous attendons effectivement des financements incitatifs, dont le montant est mal connu à ce stade, mais qui pourraient nous permettre hors LPM d'être davantage présents dans cette filière aux applications duales qui servent à protéger directement ou indirectement les intérêts de l'État, au travers notamment de la protection des opérateurs d'importance vitale dont certains sont des entreprises privées.

Tels sont les trois domaines qui intéressent principalement Thales même si, en tant que groupe aux technologies multiples, nous pourrons être présents dans d'autres projets d'investissement d'avenir.

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