Si des synergies entre industriels sont à exploiter, c'est avant tout entre industriels français. Pour ce qui est de Safran, Thales n'est en concurrence avec cette entreprise que pour une part très limitée de son activité, via Sagem. D'ailleurs, si 50 % de l'activité de Thales est en lien avec la défense, ce n'est le cas que pour 10 % de celle de Safran. Les zones de recouvrement dans nos activités sont donc très limitées.
Si les discussions que nous avons menées avec Safran n'ont pas permis d'aboutir à un partenariat fort dans le domaine de l'optronique, nous n'en sommes pas moins associés dans des programmes d'études amont, notamment en matière d'infrarouge : il s'agit d'investissements lourds pour lesquels nous avons créé une filiale commune, qui coopère avec le secteur public. Ainsi, en matière de recherche technologique, nous évitons déjà les redondances. La situation est donc assez satisfaisante pour ne pas rendre indispensable un rapprochement plus étroit avec Safran.
S'agissant des participations de l'État dans les groupes de défense, il s'agit à la fois de savoir quelles sont les intentions de l'État et quelles sont celles de Thales en fonction des décisions que prendra l'État. Sur le premier point, je ne peux faire aucun commentaire, si ce n'est pour rappeler qu'il est lié avec Dassault par un pacte d'actionnaires qui nous offre un cadre de travail n'appelant pas, à mon sens, de modification.
Sur le second point, compte tenu de l'importance qu'a DCNS tant comme partenaire industriel que comme client, notre groupe étudiera l'hypothèse de reprendre la participation de l'État si celui-ci envisage de céder 15 % ou plus du capital de DCNS. Il faut d'ailleurs rappeler l'histoire de DCNS : il s'agissait à l'origine de services de l'État, qui ont été transformés en société privée détenue à 100 % par l'État, avant que celui-ci ne nous cède 35 % de ses parts. En revanche, si l'État devait céder tout ou partie de sa participation dans Nexter, la question serait ouverte de savoir s'il est vraiment pertinent d'adosser Nexter à Thales, alors que nous n'avons que très peu d'activité en matière de véhicules, et aucune participation aujourd'hui au capital de Nexter.