L'article 2 est l'une des clefs de voûte du projet de loi.
Plusieurs raisons s'opposent à ces deux amendements. La première est que nos concitoyens doivent avoir une vision à long terme de la durée de cotisation. Le Gouvernement a choisi d'allonger celle-ci à partir de 2020, mais il aurait aussi pu la lier à l'évolution de l'espérance de vie.
Je crois par ailleurs, comme le rapporteur pour avis, que l'économie ne fonctionne pas selon le principe des vases communicants. Le choix de porter à quarante-trois ans la durée de cotisation en 2035 se fonde sur un scénario du COR selon lequel le taux de chômage sera, à cette date, sensiblement inférieur à ce qu'il est aujourd'hui. Ce choix témoigne d'une confiance dans le redémarrage économique, mais l'échec des objectifs en ce domaine se traduirait par une dégradation financière des régimes de retraite : même si un taux de chômage élevé devait justifier une durée de cotisation moindre, cela n'assurerait en rien l'équilibre du système par répartition.
L'article 2 vise à assurer cet équilibre sur le long terme, d'autres dispositions du texte permettant de prendre en compte des questions telles que l'entrée plus tardive dans la vie active ou les carrières irrégulières. Enfin, si les conditions économiques et démographiques l'autorisent, il sera toujours temps, en 2025, d'adopter des mesures plus favorables, même si je doute qu'il faille alors toucher à la durée de cotisation.