Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 17 septembre 2013 à 18h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Nous recevons aujourd'hui M. Bernard Botiveau, directeur de recherche émérite au CNRS, et M. Alain Dieckhoff, lui aussi directeur de recherche au CNRS, pour une audition, ouverte à la presse, sur le bilan du processus de paix au Proche-Orient. Je rappelle que le 13 septembre dernier était le vingtième anniversaire du premier accord d'Oslo.

Nous avions déjà reçu, le 15 mai, trois membres du groupe d'Aix, M. Gilbert Benhayoun, qui en est le président, ainsi que MM. Saeb Bamya et Arie Arnon, respectivement coordinateurs palestinien et israélien, pour une audition sur les relations israélo-palestiniennes dans le domaine de la coopération économique.

Depuis, des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens ont officiellement repris fin juillet, à Washington, après trois années d'interruption. Cette avancée, qui doit beaucoup à l'engagement personnel de John Kerry, suscite de l'espoir, mais aussi un certain scepticisme des deux côtés.

Jusqu'à présent, en effet, les négociations sur le « statut final », c'est-à-dire la question des frontières, celle des colonies, le statut de Jérusalem, le retour des réfugiés, ou encore la sécurité d'Israël, ont toutes échoué, que ce soit au sommet de Camp David en 2000 et lors des pourparlers de Taba l'année suivante, ou bien lors du cycle de négociations ouvert par la conférence d'Annapolis en 2007.

Selon vous, quelles sont les raisons de cet échec ? La méthode, qui consistait à repousser à plus tard les questions les plus difficiles, était-elle mal choisie ? Pensez-vous, à ce titre, que les Palestiniens pourraient maintenant accepter un nouvel accord qui ne serait qu'intérimaire ? Ou bien pensez-vous que l'échec des négociations, du moins jusqu'à présent, est plutôt lié au fait que les « lignes rouges » des deux parties seraient durablement inconciliables ? Nous vous remercions de ce que vous pourrez nous dire sur les positions des uns et des autres au moment où les négociations reprennent, mais aussi sur les leçons que l'on peut tirer du processus d'Oslo tel qu'il s'est déroulé jusqu'à présent.

S'agissant de la situation actuelle, la désillusion et l'amertume ont manifestement pris la place, chez les Palestiniens, à l'espoir né en 1993. Le Président Abbas est allé jusqu'à évoquer la dissolution de l'Autorité palestinienne afin de mettre les Israéliens devant leurs responsabilités, et il a fini par se tourner directement vers les Nations Unies pour obtenir sa reconnaissance comme État. Du point de vue palestinien, peut-on parler selon vous d'un échec complet du processus d'Oslo et d'années perdues ? Pour ce qui est d'Israël, on peut penser que la situation évolue plutôt en sa faveur sur le terrain, notamment du fait de la colonisation, et que le « statu quo » n'en est donc pas vraiment un. Partagez-vous cette vision de la situation ? Si tel est le cas, la solution dite « à deux États » est-elle aujourd'hui menacée ? Assiste-t-on par conséquent à des négociations de la dernière chance ou presque ?

Je vais maintenant vous donner la parole, pour un exposé liminaire d'une dizaine de minutes chacun, en commençant par M. Alain Dieckhoff, spécialiste d'Israël, que nous avons déjà reçu en 2009 pour une table ronde sur les perspectives de règlement du conflit israélo-palestinien ; M. Bernard Botiveau, dont les recherches portent notamment sur les Territoires palestiniens, pourra ensuite réagir, s'il le souhaite, et présenter la situation du côté palestinien. Puis nous en viendrons aux questions que mes collègues souhaiteront vous poser.

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