Vous avez de fait, chers collègues de la majorité, validé la réforme de 2010 : l'âge légal de départ à la retraite passera à soixante-deux ans en 2018 ; la durée de cotisation sera portée à 41,5 puis à 43 ans.
Cependant, la consolidation du régime par répartition n'est pas achevée : nous avons trouvé 25 milliards d'euros grâce à la réforme de 2010 ; il manque encore 20,5 ou 21 milliards pour financer le système de retraites à l'horizon 2020. Or nous devons adresser un message de confiance aux jeunes générations en répondant à leurs préoccupations : le système est-il solide dans le temps ? Est-il juste ? Fait-il appel aux contributions des uns et des autres de manière équilibrée ? Permet-il un rapprochement entre régimes du secteur public et du secteur privé ?
En outre, nous nous sommes tous émus de l'absence de moyens financiers qui permettraient de revaloriser les pensions les plus modestes. Quant aux mesures nouvelles que le Gouvernement a inscrites dans le présent projet de loi, elles ne sont pas financées.
Si l'on souhaite une réforme globale qui réduise les inégalités, il convient de dire la vérité aux Français. Ce n'est pas ce que vous faites, chers collègues de la majorité : certes, vous dites aux Français qu'ils devront cotiser plus longtemps, mais vous oubliez de préciser que, comme l'âge de départ à la retraite n'est pas repoussé, ils subiront une décote. Pour notre part, nous souhaitons accélérer la mise en oeuvre de la réforme de 2010. Nous proposons que l'âge légal de départ à la retraite soit porté à soixante-deux ans en 2015, puis à soixante-quatre ans en 2020. C'est le seul moyen de revenir à l'équilibre. De plus, grâce aux économies ainsi réalisées, nous pourrons répondre aux attentes légitimes en matière de revalorisation des pensions les plus modestes, c'est-à-dire de pouvoir d'achat.