Intervention de Michel Issindou

Réunion du 1er octobre 2013 à 16h45
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Issindou, rapporteur :

La capitalisation concernerait essentiellement ceux qui peuvent capitaliser, excluant forcément ceux qui n'en ont pas les moyens. À ce système peu satisfaisant, nous préférons un système de cotisation tout au long de la carrière professionnelle pour que tous les salariés acquièrent, quitte à ce que ce soit malgré eux, des droits à la retraite. Tout le monde n'a pas les moyens d'épargner aussi conséquemment que vous le dites. Au-delà de la solidarité entre les générations, la répartition à ceci de magique qu'elle procure à chacun une retraite. Parler de « sécurité sociale du pauvre » n'était peut-être pas approprié, mais c'est l'expression qui m'est venue pour la mettre en regard de la capitalisation dont nous débattions. Je conviens qu'elle n'illustre pas la retraite décente, digne et correcte qui doit revenir à chacun, celle que j'avais à l'esprit.

La capitalisation, c'est pour ceux qui peuvent. Nous, c'est aux autres que nous nous intéressons. Une fois leurs impôts et leurs dépenses payés, ceux qui veulent capitaliser ont le droit de le faire en toute légitimité. Mais notre système n'est pas bâti dans cette optique, et nos inquiétudes se portent plutôt vers ceux qui ont de faibles revenus. N'ayez donc pas de doute sur ce que nous voulons faire.

En tout cas, nous ne voulons pas repousser l'âge légal à soixante-quatre ans. Mesurez bien ce que vous proposez : celui qui aura commencé à dix-huit ans et partira à soixante-quatre, aura cotisé quarante-six annuités. Est-ce plus juste que de pouvoir prendre sa retraite dès lors qu'on a effectué ses quarante-trois annuités ? Parmi les mesures de justice dont nous parlerons dès l'article 5, plusieurs possibilités seront offertes de partir autour de soixante-deux ans. Aujourd'hui, les départs à la retraite ont lieu aux alentours de soixante et un ans, ce qui n'est pas très éloigné de l'âge pivot de soixante-deux ans. Certains travailleront un peu plus, par choix, par goût, par volonté, mais parfois aussi par nécessité, convenons-en ; d'autres travailleront un peu moins pour les mêmes raisons. L'architecture que nous avons choisie pour cette réforme repose plus sur des choix individuels que sur des obligations.

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