Certes, j'aurais pu ne pas prendre l'enregistrement. Mais le climat de confiance qui régnait entre nous m'a conduit à le faire machinalement. Je découvrais alors les campagnes électorales : on travaille ensemble, on se sent soudé par une sorte de solidarité.
Contrairement à ce qu'affirme M. Gonelle, c'est lui qui me « cornaquait ». C'est lui qui est venu me chercher, et non l'inverse, lui qui a organisé des déjeuners à Paris, sachant que je ne pouvais pas toujours descendre dans le Lot-et-Garonne, lui qui m'a présenté à tout le monde. Il a dit par la suite que je m'étais entouré de repris de justice dont il ne donne pas de noms parce que, dit-il, il n'est pas un délateur ; mais qui me les a amenés si ce n'est lui ?
Aujourd'hui, avec le recul, j'estime que j'ai eu tort ; mais ce contexte explique que sur le coup j'aie pris cet enregistrement. Ensuite, je n'ai pas voulu l'écouter, car ce n'est pas ainsi que j'envisageais une campagne ; ce geste a d'ailleurs participé à la dégradation de mes relations avec M. Gonelle. Celui-ci prétend qu'il n'a jamais été évincé de mon entourage, mais des témoins peuvent le contredire : cela s'est passé chez moi, d'une façon assez rude, et il ne peut pas ne pas s'en souvenir. Mais je préfère éviter la polémique.