Je n'ai pas réagi en tant que magistrat. N'ayant pas été saisi de cette cassette judiciairement, je n'avais pas l'intention de faire une expertise ou de délivrer une commission rogatoire internationale. Peut-être que M. Gonelle le souhaitait, puisqu'il dit dans sa déposition qu'après l'échec de la première tentative de 2000 – où il fait agir, sans succès, un agent du fisc de son entourage dont il refuse de révéler l'identité – l'opportunité s'est reproduite avec M. Bruguière. Le choix du terme « opportunité » en dit long, a posteriori, sur l'instrumentalisation dont j'ai été l'objet. M. Gonelle a dû penser qu'en tant que personnalité importante et magistrat, j'allais faire bon usage de cet enregistrement et le dévoiler à la presse. Mais je n'étais pas dans cet état d'esprit : après l'avoir pris, je me suis dit qu'il ne m'intéressait pas, et je m'en suis débarrassé.