Je ne peux pas répondre à la place de la direction. Je ne sais pas dans quelle mesure ces tensions ont motivé sa décision, mais si tous les syndicats avaient fait front ensemble, nous aurions peut-être pu faire émerger une solution différente de celle qui nous menace aujourd'hui.
Il nous manque un projet viable et acceptable pour la direction. Il y a un an à peine, celle-ci voulait absolument maintenir l'activité agricole, et a déployé beaucoup d'efforts en ce sens ; depuis, elle a décidé d'abandonner complètement le site. C'est l'activité agricole qui a fait vivre l'usine depuis cinq ans – même si les procédures judiciaires y ont également contribué –, et son abandon a été une erreur. Si la direction d'Amiens-Nord n'a jamais pu se permettre d'arrêter toute la production – comme cela a été fait chez Continental -, c'est qu'elle a toujours eu besoin des pneus agricoles. Ce détail l'a d'ailleurs mise en difficulté devant les tribunaux, car pour évaluer son projet d'arrêt de l'activité tourisme, le tribunal a exigé des informations sur l'activité agricole et son avenir. Gênée par la jonction des deux dossiers, la direction a décidé de se débarrasser de l'ensemble en tirant un trait sur le site.