Intervention de Virgilio Mota Da Silva

Réunion du 11 septembre 2013 à 16h45
Commission d'enquête relative aux causes du projet de fermeture de l'usine goodyear d'amiens-nord, et à ses conséquences économiques, sociales et environnementales et aux enseignements liés au caractère représentatif qu'on peut tirer de ce cas

Virgilio Mota Da Silva, délégué du syndicat SUD de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord :

Je ne suis plus membre du CHSCT, mais lorsque je l'étais, j'ai dû à deux reprises recourir au registre de danger grave et imminent pour imposer l'arrêt d'un équipement. À cette époque, la pression sur la production était telle qu'on ne pouvait pas obtenir un tel arrêt par simple discussion ; ne trouvant pas de solution à l'amiable, j'ai dû utiliser ce moyen. Aujourd'hui, avec l'allègement de la pression, les équipements sont fréquemment arrêtés – cela arrange même la direction.

S'agissant des délocalisations, la direction n'a pas enlevé de la production à Amiens-Nord pour la transférer en Pologne ou en Slovénie. Elle s'est contentée de ne pas investir sur notre site, nous privant des équipements nécessaires pour produire des pneus adaptés au marché d'aujourd'hui ; en même temps, elle a investi dans les usines de Pologne et de Slovénie, leur donnant cette capacité. On ne fabrique pas en Pologne, à notre place, les pneus de 13, 14 ou 15 pouces que nous fabriquions ; en revanche, on y produit des pneus correspondant à la demande actuelle. La direction s'en défendra sûrement, mais il s'agit d'une forme de délocalisation : ne pas avoir investi pour actualiser son parc machines et mettre son potentiel de fabrication à niveau a fait partir les productions ailleurs. Les sommes dont ont bénéficié les usines de Pologne et de Slovénie sont colossales ; aussi, aujourd'hui, l'usine de Pologne est-elle l'une des plus modernes du groupe Goodyear en Europe.

Enfin, le refus du 5x8 et du 4x8 ne s'est pas fait sous influence. Les syndicats ont, chacun de leur côté, informé les salariés des dangers des systèmes de rotation, mais les gens ont pris la décision en pleine conscience ; nous n'avons pas voté à leur place. En 1995, 80 à 90 % des salariés étaient opposés à l'accord.

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