Intervention de Virgilio Mota Da Silva

Réunion du 11 septembre 2013 à 16h45
Commission d'enquête relative aux causes du projet de fermeture de l'usine goodyear d'amiens-nord, et à ses conséquences économiques, sociales et environnementales et aux enseignements liés au caractère représentatif qu'on peut tirer de ce cas

Virgilio Mota Da Silva, délégué du syndicat SUD de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord :

La procédure de fermeture totale d'Amiens-Nord est engagée depuis le 31 janvier 2013, et la direction avance méthodiquement, réunion après réunion. J'espère néanmoins qu'il reste encore une solution de sortie de crise par le dialogue. À une certaine époque, la direction avait tout fait pour préserver l'activité agricole ; elle ne peut pas y renoncer par pur désir de revanche. En effet, l'expert note que si Goodyear abandonne aujourd'hui ce marché, il aura du mal à y revenir par la suite ; face à une direction déchaînée, prête à tout perdre, notre contre-projet – qui nous apparaît sérieux et viable – a pour objectif de la ramener à la raison, lui permettant de conserver le marché agricole. Nous consentons beaucoup d'efforts, notamment en acceptant la suppression de 394 postes – principalement des départs seniors, mais ce sont malgré tout des emplois en moins. La direction devrait considérer ce projet – poursuite de l'activité d'Amiens-Nord, concentrée sur le secteur agricole – avant de fermer le site, car elle pourrait y gagner économiquement. L'agricole représente l'une des activités les plus rentables dans le pneumatique, où l'on réalise les marges les plus importantes. La direction aurait pu vendre ce secteur avec profit ; elle ne perd de l'argent que parce qu'elle a elle-même baissé la charge de l'usine : on produit actuellement environ 300 pneus agricoles par jour contre 820 à la belle époque. La direction crée donc véritablement les conditions de son plan social. Or nous avons les capacités et les équipements nécessaires pour poursuivre l'activité ; l'expert évalue à 25 ou 30 millions d'euros la remise à niveau du matériel – chiffre à comparer aux 162 millions que coûte le plan social. Il s'agit donc d'une ineptie ; il est ridicule et dégoûtant de perdre complètement un marché par simple volonté de représailles, car ce sont les salariés qui en subiront les conséquences.

Quant à la SCOP, c'est un projet qui a le mérite d'exister, mais auquel je n'ai jamais cru.

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