Sans l'obstination de Mediapart, et si Edwy Plenel n'avait pas interpellé le procureur, en lui fournissant certains éléments, il n'y aurait peut-être pas eu d'enquête préliminaire. Comment expliquer la situation ? J'y vois un très grave dysfonctionnement. La preuve, c'est qu'on a une enquête administrative qui peut susciter les doutes les plus sérieux. De son côté, le Président de la République est informé en décembre par la presse, Michel Gonelle et d'autres canaux – Edwy Plenel dit, et je suis d'accord, que qui voulait savoir pouvait savoir fin décembre. Et le pouvoir ne réagit pas. La question n'est pas de savoir si la justice a subi ou non des pressions, mais de savoir si, informé de faits délictueux extrêmement graves, il a alerté ou non la justice. Pour moi, il y a dysfonctionnement dès lors que le pouvoir n'a pas transmis à la justice les informations qu'il avait. Confirmez-vous qu'on aurait pu, en interrogeant un procureur en Suisse et en passant par la voie judiciaire, faire la lumière beaucoup plus rapidement sur l'affaire Cahuzac ? Pourquoi surtout un tel attentisme de la part du Gouvernement ?