Intervention de Philippe Théveniaud

Réunion du 17 septembre 2013 à 17h30
Commission d'enquête relative aux causes du projet de fermeture de l'usine goodyear d'amiens-nord, et à ses conséquences économiques, sociales et environnementales et aux enseignements liés au caractère représentatif qu'on peut tirer de ce cas

Philippe Théveniaud, président de la section CFTC de Picardie, délégué CFTC de l'usine Dunlop d'Amiens-Sud :

La CFTC a fait le maximum pour sauver l'usine, avec l'aide de deux personnes courageuses. Je vous ai transmis une lettre que j'ai adressée au préfet pour lui signaler les menaces de morts proférées à Amiens-Nord, ainsi que le saccage de voitures et de locaux. J'ai rappelé à la direction qu'elle devait assurer la sécurité des salariés dans l'entreprise. Plusieurs plaintes ont été déposées sans suite. Le préfet de l'époque a constaté lui-même que la justice n'avait pas fait son travail.

À Amiens-Nord, nous avons jeté l'éponge en nous retirant. En tant que responsable syndical, je ne peux pas jouer avec la vie des salariés. Un militant a été victime d'un accident du travail, après avoir subi harcèlement, insultes et menaces de mort. Alain Dupuis, qui, alors qu'il n'exerçait plus de mandat, a témoigné sur France-bleue Picardie, s'est fait agresser le lendemain à l'usine. Il a subi un nouvel accident du travail, consécutif au harcèlement. La démocratie va de pair avec la pluralité des organisations syndicales. Encore faut-il qu'elles se respectent. J'ai toujours condamné la violence.

Entre autres difficultés, il nous a été impossible de faire connaître nos idées par voie d'affiche : les nôtres étaient immédiatement saccagées ou arrachées. Nos militants ne pouvaient pas diffuser de tract sans recevoir des menaces de mort. Dans ces conditions, comment parler de liberté d'expression ou de débat d'idées ?

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