Comme je l'ai indiqué, aucun membre du cabinet en dehors de moi-même n'a eu connaissance de la situation fiscale de M. Cahuzac. Encore n'ai-je eu accès, comme je l'ai précisé, qu'à certains éléments. Je n'ai pas eu à me prononcer ni à donner de conseils sur la gestion de son dossier, sauf sur les questions que j'ai évoquées précédemment : son foyer fiscal qui pouvait l'amener à réaliser certains paiements de manière distincte. Tels sont les seuls éléments que j'ai été amenée à traiter.
La « muraille de Chine » a été formalisée le 10 décembre, mais elle a été élevée dès le déclenchement de l'affaire. Nous n'avons rédigé aucune note, ni rien transmis de particulier au ministre délégué à ce sujet.
Je n'ai pas eu connaissance de rendez-vous dédiés à l'affaire entre le ministre délégué et le Premier ministre ou le Président de la République. Il va de soi qu'il avait des entretiens avec eux. J'ai assisté à certains d'entre eux, mais l'affaire n'a pas été abordée en ma présence. Je n'ai pas d'autres éléments à vous communiquer à ce sujet.
S'agissant du caractère normal ou non de la rencontre entre le ministre délégué et M. Garnier, il convient de préciser que celui-ci est un inspecteur des impôts à la retraite, résidant dans le Lot-et-Garonne et relativement connu localement – la revue de presse réalisée par la DGFIP, qui figurait dans le dossier que j'ai visé au mois d'octobre, montrait qu'il s'était autoproclamé « Colombo » et qu'il se disait victime d'un acharnement. De plus, M. Garnier demandait à rencontrer le ministre délégué dans le cadre de son dossier disciplinaire. Pour être franche, je me suis dit, comme tout directeur de cabinet, que cet entretien faisait partie de la série de rendez-vous locaux qui font perdre un peu de temps au ministre dans le traitement des dossiers de fond. Néanmoins, il ne m'a semblé ni étonnant, ni illogique qu'il ait lieu.