Quant aux éventuels doutes que nous avons pu nourrir, compte tenu de la nature de l'information publiée le 4 décembre, j'ai interrogé clairement le ministre délégué. Il m'a répondu de manière très directe qu'il n'avait jamais détenu de compte en Suisse. J'ai regardé le lendemain son intervention lors de la séance des questions au Gouvernement et c'est elle qui m'a, comme beaucoup d'autres d'ailleurs, convaincue. D'abord, il est normal d'avoir confiance dans le ministre avec lequel on travaille, sinon on ne reste pas à son service. Ensuite, pour avoir exercé mes fonctions auprès de M. Cahuzac au quotidien pendant plusieurs mois, j'avais pu mesurer l'importance que revêtait pour lui le Parlement. Pour moi, il n'était donc pas imaginable qu'il tienne de tels propos s'ils n'étaient pas exacts.
À mesure que les révélations paraissaient dans la presse, nous avons pu nourrir des doutes à certains moments, et interroger à nouveau le ministre délégué. Nous avons, évidemment, été ébranlés par le communiqué du procureur de la République publié le 19 mars : les faits devenaient assez précis. Le lendemain, M. Cahuzac m'a répété qu'il ne fallait jamais douter et qu'il n'avait jamais détenu de compte en Suisse.