Intervention de Philippe Houillon

Réunion du 21 mai 2013 à 18h45
Commission d'enquête relative aux éventuels dysfonctionnements dans l'action du gouvernement et des services de l'État, entre le 4 décembre 2012 et le 2 avril 2013, dans la gestion d'une affaire qui a conduit à la démission d'un membre du gouvernement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Houillon :

Le 4 décembre, Mediapart a publié l'article que l'on connaît. Le lendemain, à l'Assemblée, le ministre délégué a été obligé de mentir en répondant à la question d'un de nos collègues. Ensuite, l'affaire a pris petit à petit de l'ampleur. Elle a abouti à l'ouverture d'une enquête préliminaire le 8 janvier 2013, puis à la démission du ministre délégué. Or, vous décrivez tout cela, madame la directrice, comme un non-événement. Je prendrai, à cet égard, deux exemples.

Premièrement, je m'étonne que M. Garnier ait demandé une protection fonctionnelle, dans le cadre de la procédure disciplinaire dont il faisait l'objet, au ministre qu'il avait lui-même mis en cause dans son mémoire en défense !

Deuxièmement, vous passez très rapidement sur le contrat à propos duquel notre collègue vous a interrogée. Le montant de ce contrat, signé le 9 octobre pour une durée de trois mois, s'élevait à 136 000 euros : ce n'est pas rien ! Il a été conclu avec M. Finchelstein, collaborateur de M. Fouks, patron de Havas Worldwide. Si j'en crois le document que j'ai sous les yeux, il portait sur les objets suivants : prestation de conseil pour la mise en place d'une stratégie de communication ; suivi de l'opinion ; soutien à l'expression du ministre ; coaching. Or, une « bombe atomique » est tombée et le prestataire – qui a touché tout ou partie des 136 000 euros – ne serait même pas intervenu ! Et ce, alors même que l'affaire Cahuzac devenait la préoccupation première non seulement de Bercy, mais du Gouvernement ! Cela ne laisse pas de m'étonner.

Bien sûr, je suis en partie convaincu par vos propos, madame la directrice : le ministre délégué vous a répondu clairement et si vous avez continué à travailler avec lui, c'est que vous aviez confiance en lui. Mais, tout de même, l'affaire était un sujet quotidien au sein de votre ministère. Je n'imagine pas que vous n'ayez pas été davantage associée à sa gestion. J'aimerais donc en savoir un peu plus sur l'ambiance, ainsi que sur l'action des prestataires en communication. À en juger par ce que j'ai entendu depuis le début de cette audition, il ne se serait rien passé !

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