Intervention de Catherine Charrier

Réunion du 3 septembre 2013 à 15h00
Commission d'enquête relative aux causes du projet de fermeture de l'usine goodyear d'amiens-nord, et à ses conséquences économiques, sociales et environnementales et aux enseignements liés au caractère représentatif qu'on peut tirer de ce cas

Catherine Charrier, secrétaire, CFE-CGC du comité central d'entreprise, CCE de Goodyear Dunlop Tires France :

Tout à fait. Concernant l'activité tourisme, on parlait à l'époque de 2 000 emplois pour les deux usines. Il s'agissait d'un beau projet pour la ville et la région.

L'activité tourisme d'Amiens-Nord ne fabrique plus de pneus ; elle perd de l'argent tous les jours – environ 20 millions d'euros pas mois. Économiquement, la situation n'est pas tenable. L'activité agricole en Europe perdait de l'argent ; c'est la raison pour laquelle Goodyear avait décidé de la vendre, et le groupe Titan semblait un acheteur fiable.

L'usine d'Amiens-Sud a quitté l'entité Goodyear Dunlop France depuis 2009 ou 2010 : elle est dorénavant directement rattachée à Goodyear Dunlop Luxembourg. Nous n'avons plus d'informations la concernant puisque nous ne pouvons plus en demander en CCE. Je ne peux donc répondre à votre question sur les conditions de travail dans cette usine.

L'usine d'Amiens-Nord, qui était capable de produire en 2007 environ 20 000 pneus par jour, peine aujourd'hui à en fabriquer 2 000 par jour. Il n'y a pas de travail pour tout le monde toute la journée. Cette situation est psychologiquement très difficile à vivre pour le personnel. En clair, les conditions de travail ne sont pas bonnes.

Un comité central d'entreprise peut se faire assister par un cabinet d'expert afin d'appréhender tous les aspects d'un dossier. Nous avons choisi à la majorité le cabinet SECAFI qui est le cabinet historique du CCE de Goodyear Dunlop France : il connaît très bien la société, qu'il suit depuis de nombreuses années. À ma connaissance, il a eu à sa disposition tous les documents qu'il avait demandés pour faire une étude des motifs économiques du PSE.

Le dialogue social est extrêmement difficile à Goodyear car il est torpillé par le syndicat majoritaire d'Amiens-Nord. Il est impossible de tenir des réunions – de s'y exprimer, d'écouter la direction – car elles sont à chaque fois l'objet d'un chahut organisé. Les tracts de ce syndicat sont extrêmement violents vis-à-vis des autres organisations syndicales. Nous vivons dans un climat d'intimidation et de violence constant. Une des particularités des représentants de la CGT d'Amiens-Nord est d'arriver en réunion et d'en repartir sans avoir pris ou consulté les documents, puis de décréter que la direction n'a pas pu répondre aux questions des élus du personnel. Voilà ce qu'est le dialogue social chez Goodyear : il est extrêmement difficile car il est malheureusement torpillé par certains.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion