Intervention de Catherine Charrier

Réunion du 3 septembre 2013 à 15h00
Commission d'enquête relative aux causes du projet de fermeture de l'usine goodyear d'amiens-nord, et à ses conséquences économiques, sociales et environnementales et aux enseignements liés au caractère représentatif qu'on peut tirer de ce cas

Catherine Charrier, secrétaire, CFE-CGC du comité central d'entreprise, CCE de Goodyear Dunlop Tires France :

Il faut garder à l'esprit que les deux usines avaient un problème de rentabilité. Le projet de complexe industriel visait donc à les faire monter en gamme et à restaurer leur rentabilité. Le travail en 4x8 devait permettre non seulement d'optimiser l'outil de production en permettant de travailler plus de jours par an, soit 350 jours, mais aussi de réaliser des économies en mobilisant moins de personnels – avec une équipe de travail en moins par rapport aux 3x8.

Même si j'ai très peu d'informations sur les conditions de travail à Amiens-Sud, je peux vous vous dire que les syndicats travaillent, depuis la signature de l'accord, à des améliorations de cette nouvelle organisation. Pour la CFE-CGC, la signature de l'accord à Amiens-Nord visait à fixer l'emploi sur le site, à charge pour nous de négocier ensuite avec la direction des améliorations de ce système de travail.

En s'opposant au changement, l'usine d'Amiens-Nord restait finalement dans un système non rentable, ce qui n'était pas envisageable pour la direction. Je pense que c'est la raison pour laquelle la direction a sorti cette usine de sa logique industrielle. Il n'y avait en effet aucune raison que l'usine devienne rentable si rien n'était fait. Les syndicats qui ont dénoncé l'accord 4x8 n'ont pas montré une volonté de changement, contrairement aux syndicats d'Amiens-Sud qui ont souhaité relever le défi pour permettre à l'usine de fabriquer des pneumatiques à haute valeur ajoutée.

Après neuf mois de négociations, en septembre, la direction a retiré son plan de départs volontaires parce que la CGT de Goodyear avait toujours une bonne raison de ne pas signer. Si ma mémoire est bonne, c'est la veille du jour où était prévue la signature que la CGT d'Amiens-Nord a exigé sept ans de garantie de l'emploi pour la partie agricole. Cette exigence était trop importante pour un industriel comme Titan : le PDV ne pouvait pas être signé dans ces conditions.

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