Directeur du site depuis le début de l'année, ayant longuement côtoyé le chemin des ateliers, j'ai travaillé sur des projets dont certains salariés étaient très demandeurs. En matière de risques psychosociaux, j'ai par exemple contribué à aménager une organisation en 2x8 dans un secteur. Nous parvenons donc parfois à agir, et il arrive que les choses se passent bien.
Je garde le droit de traverser les ateliers de l'usine et de serrer les mains. Beaucoup de salariés – dont j'ai été, par le passé, le chef direct – m'appellent encore par mon prénom ; cette proximité avec les opérateurs n'est d'ailleurs pas étrangère au choix de me confier la direction du site. Dans ce contexte, me voir accuser de harcèlement parce que je réponds à leurs questions – au mois de juillet, le sujet a été abordé devant l'inspection du travail par les partenaires sociaux et les membres du CHSCT – me blesse profondément. Les salariés de l'atelier qui me demandent où on en est dans la procédure ont le droit de connaître la vérité. Pour eux, l'incertitude ne fait que trop durer ; depuis des années, ils voient se succéder une restructuration, un projet de réorganisation, un PSE, un PDV – et ce dernier leur a été présenté comme un véritable succès. En juillet 2012, on leur a promis la signature d'un PDV pour septembre, au retour des congés – signature finalement annulée. Rien d'étonnant à ce que des tensions finissent par apparaître à la longue.