Il n'a rien dit quant à la qualité de la personne qui lui avait donné l'information. Or, nous avons pour règle de ne pas nous poser de questions : si le collègue souhaitait nous communiquer l'identité de l'aviseur, nous le rencontrions ensemble ; sinon, on n'insistait pas. Du reste, le problème se posait peu tant les aviseurs dignes de ce nom – connaissant le dossier et disposant d'informations suffisamment pertinentes pour que nous puissions engager une enquête – restaient rares. Généralement, nous faisions les recherches nous-mêmes et obtenions l'information en même temps ; de toute ma carrière, il ne m'est arrivé que deux ou trois fois d'être informé par des personnes appartenant à ma sphère privée, et j'ai toujours pu les faire rencontrer à M. Mangier. Mais dans ce cas particulier, il m'a dit que l'aviseur ne souhaitait voir que lui.