Plusieurs éléments ont sans doute contribué à ce confort, à ce sentiment qu'il pouvait mentir en toute impunité.
D'abord sa confiance dans le fait que, posant les mauvaises questions, on obtiendrait les mauvaises réponses. Du reste, la première fois que j'ai été interrogé par les enquêteurs, ceux-ci m'ont demandé comment poser la question pour obtenir vraiment toute l'information. Le projet de demande d'information auprès des autorités suisses que j'ai alors rédigé est consigné dans le procès-verbal de mon audition.
Ensuite, M. Cahuzac sait qu'il est entre les mains d'un établissement où son contact a une relation extrêmement proche avec la direction et avec l'actionnaire, si bien qu'il se sent mieux protégé que s'il était le client lambda d'un très gros établissement.
Enfin, il sait que son compte a été déménagé à Singapour avant le 31 décembre 2009. Or la France, semble-t-il, ne s'intéresse qu'à l'élément suisse du dossier. Je pense qu'il a ainsi acquis la certitude qu'on ne trouverait rien, ou qu'on aurait beaucoup de mal à trouver quoi que ce soit.