Intervention de Serge Letchimy

Séance en hémicycle du 10 octobre 2012 à 21h30
Régulation économique outre-mer — Après l'article 1er ter, amendement 80

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Letchimy :

Ce problème est central. Nous l'avons dit, le projet de loi dont nous discutons a l'avantage de travailler sur la régulation afin de lutter contre les monopoles et les oligopoles. Il donnera des pouvoirs d'injonction extrêmement importants à l'Autorité de la concurrence, et permettra une plus grande implication des collectivités territoriales. Nous avons été très clairs sur ce point.

Nous avons soulevé plusieurs autres questions. Il ne suffit pas de s'attaquer aux marges des centres commerciaux : il faut s'attaquer aussi au fret, c'est-à-dire aux coûts d'acheminement qui entrent parfois pour 30 % ou 40 % dans la valeur du produit, ainsi qu'aux marges arrière, qui permettent aux fournisseurs qui vendent outre-mer de stocker des moyens financiers et de les reverser d'un coup au moment opportun aux distributeurs. C'est extrêmement important. Il faut également s'attaquer à la problématique de la fiscalité et surtout à celle du cycle court, c'est-à-dire à la possibilité de produire localement. Sinon, nous ne réglerons pas le problème.

Ce projet de loi n'est qu'une première étape. Nous allons ouvrir une grande perspective en matière de développement économique et social. Une loi sur l'agriculture nous arrive : il faudra lui donner sa vraie dimension. C'est tout l'esprit de l'amendement que propose mon collègue Jean-Philippe Nilor, et c'est en cela qu'il est important.

Je ne suis pas favorable à l'idée de supprimer le mot « régionales ». Ce terme a un double sens. Il renvoie à la région, en l'occurrence la Martinique, mais également à tous les pays de la zone régionale, c'est-à-dire des environs. Je trouve totalement absurde d'acheter un produit brésilien transformé à Bordeaux ou à Nantes alors qu'il est déjà passé devant la Martinique et la Guadeloupe. S'il faut passer par l'Europe pour revenir aux Antilles c'est complètement stupide. Sans oublier l'empreinte écologue : vous imaginez les dégâts que cela peut causer. Je maintiens que le mot « régionales » a son importance.

Je suis témoin des négociations actuellement menées avec les centres commerciaux, visant à réserver une certaine surface aux productions régionales. Le conseil régional de Martinique est en train de passer des conventions avec les producteurs et les centres commerciaux afin d'accroître le volume de produits locaux commercialisés. Cet amendement a donc tout son intérêt s'il contribue à cette dynamique en augmentant la part des productions locales dans les surfaces commerciales, mais également les hôtels et les cantines.

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