Nous avons confirmation de la rumeur qui circule lorsque Martine Orange et Laurent Mauduit, de Mediapart, réalisent une interview de Pierre Moscovici, le 14 avril.
Jérôme Cahuzac, vous le savez, avait trente jours pour signer cette déclaration. Il refuse de le faire, mais demeure ministre.
Le 19 décembre, il dément – pour la première fois ! – lors d'un déjeuner informel avec nos confrères de France Inter, que ce soit sa voix que l'on entend sur l'enregistrement : son frère Antoine – ancien président de HSBC Private Bank en France –, dit-il, ne l'a pas reconnu. Interrogé sur d'éventuels liens avec Hervé Dreyfus par une de nos consoeurs de France Inter, il dit ne pas voir pourquoi il devrait répondre à une telle question.
Le 20 décembre, Mediapart révèle dans un article intitulé « Jérôme Cahuzac, “l'ami” du roi des labos pharmaceutiques » – il s'agit de Daniel Vial, un lobbyiste réputé dans le monde de la santé publique – les liens que l'on pourrait considérer comme incestueux entre Jérôme Cahuzac et les laboratoires pharmaceutiques.
Le 21 décembre, j'écris un article intitulé « Les mensonges de Jérôme Cahuzac ». Il révèle que, le 15 décembre, M. Gonelle a contacté la Présidence de la République : celui que l'on voulait alors faire passer pour un corbeau avoue au premier magistrat de France être le détenteur de l'enregistrement. Il confirme que tout est authentique et qu'il est prêt à en répondre. Dans un communiqué très bref, l'Élysée confirme notre information et affirme avoir conseillé à M. Gonelle de contacter la justice. Le problème, c'est qu'il n'y a alors – hormis une plainte en diffamation contre Mediapart – aucune enquête judiciaire. Cet article révèle également le mail de Mme Valente, mais cette information passe inaperçue. Il révèle enfin que le fisc a diligenté des vérifications approfondies sur les déclarations de patrimoine de M. Cahuzac, notamment sur la question du financement de l'achat de son appartement.
À cette date, les pouvoirs publics, les administrations, connaissaient en détail l'affaire Cahuzac. Derrière son ton péremptoire, la défense de M. Cahuzac était déjà chaotique : on n'a pas voulu, je crois, voir ce qui était en réalité sur la table.