Les faits, rien que les faits. Comment se fait-il qu'à partir des mêmes informations, Bercy obtienne une réponse selon laquelle M. Cahuzac n'a pas de compte en Suisse, et le parquet de Paris obtienne la réponse inverse ? Les questions posées à l'administration fiscale suisse sont objectivement de mauvaise foi ! N'importe quel enquêteur fiscal ou juge anti-corruption vous le dira. On connaît la complexité des montages off-shore : il ne fallait bien sûr pas poser des questions seulement sur M. Cahuzac comme ayant droit, bénéficiaire économique direct ou indirect ; il fallait poser des questions autour de lui, sur son gestionnaire de fortune, sur Reyl, qui est cité. M. Moscovici a dit qu'il voulait la vérité ; on voit avec quel succès il l'a eue !
Le 7 février, M. Moscovici dit sur l'antenne de France Inter qu'il n'avait pas de doute lorsqu'il a posé la question. Et nous sommes au moment de l'article du Journal du dimanche, au moment où l'affaire est terminée ! Le président de l'Assemblée nationale dit d'ailleurs à ce moment-là que Mediapart doit arrêter, que la preuve est faite que M. Cahuzac n'avait pas de compte en Suisse. On voit bien qu'il y a eu une entreprise de communication, menée sur le dos de l'administration, des pouvoirs publics, pour mettre un terme à cette affaire. Le parquet de Paris, avec les mêmes informations, a obtenu la réponse inverse de celle obtenue par Bercy.