Intervention de Éric Woerth

Réunion du 4 juillet 2012 à 9h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Woerth :

Ce rapport est tout à fait salutaire, même si je regrette qu'il n'ait pu tenir compte des dépenses déjà engagées par le nouveau Gouvernement. Quoi qu'il en soit, celui-ci a manqué son objectif, qui était de faire de l'audit de nos comptes publics un boomerang renvoyé à l'ancien Gouvernement. Or le rapport montre que l'endettement est lié à la crise, en dépit d'une augmentation du déficit structurel lié essentiellement à la baisse des prélèvements obligatoires, que nous avions décidée avant la crise afin de contribuer à la croissance.

Le niveau des prélèvements obligatoires étant déjà très élevé, l'effort doit essentiellement porter sur les dépenses, que le Gouvernement Fillon, après en avoir à juste titre élargi les normes, avait contenues, notamment lors de la dernière année. Les principales marges de manoeuvre résident dans le contrôle de la masse salariale – mais le Gouvernement n'en prend pas le chemin – et les concours aux collectivités locales, que l'ancienne majorité avait commencé de réduire, sous le feu des critiques socialistes. Il convient aussi de diminuer les dépenses d'intervention, dont les dépenses sociales qui en constituent la majeure partie – le Gouvernement découvrira que c'est plus simple à dire qu'à faire –, et de mettre à contribution les opérateurs, qu'il s'agisse des dépenses salariales ou des dépenses d'intervention.

Quant à la révision générale des politiques publiques, il apparaît que le Gouvernement actuel la poursuivra, même s'il en change le nom.

Enfin, sur les retraites, le déficit sera supérieur aux prévisions. La raison en est simple : l'effort portait pour une moitié sur les mesures d'âge et pour une autre moitié sur des éléments macroéconomiques, dont des ressources supplémentaires et, parmi elles, un swap de taux vieillesse Unedic que la situation de l'emploi actuelle ne permet pas de réaliser.

Des mesures équilibrées seront donc nécessaires, dont nous déciderons, je n'en doute pas, avec l'esprit consensuel qui caractérise cette commission.

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