Intervention de Edwy Plenel

Réunion du 21 mai 2013 à 8h45
Commission d'enquête relative aux éventuels dysfonctionnements dans l'action du gouvernement et des services de l'État, entre le 4 décembre 2012 et le 2 avril 2013, dans la gestion d'une affaire qui a conduit à la démission d'un membre du gouvernement

Edwy Plenel, journaliste et président de Mediapart :

Mediapart a pour particularité de faire des enquêtes d'initiative. La facilité, c'est le journalisme de procès-verbal : on se contente de servir de relais aux fuites de telle ou telle partie dans un dossier judiciaire. Qu'il s'agisse de l'affaire Tapie, de l'affaire Karachi, de l'affaire Bettencourt, de l'affaire Takkiedine ou Khadafi, chaque fois, Mediapart a pris l'initiative, en fonction de ce que nous disaient nos sources ou de nos propres intuitions. C'est le nose for news des Anglo-Saxons : on sent la piste. L'ensemble de nos enquêtes a pour point commun, et c'est l'effet positif de l'affaire Cahuzac, l'évasion, la fraude et les paradis fiscaux. Je l'ai résumé dans un article de septembre, repris en conclusion du livre sur l'affaire Cahuzac, et intitulé « Combattre la mafia de l'évasion fiscale ». Dans le contexte de crise que nous vivons, l'enjeu, à la fois démocratique, politique, financier, est considérable. Il y a 26 000 milliards d'avoirs financiers dans les paradis fiscaux, c'est plus que le PIB des États-Unis et du Japon réunis.

Au départ, nous ne savons rien de M. Cahuzac, à tel point que j'ai été moi-même très surpris de découvrir, juste après nos révélations du 4 et 5 décembre, que c'était l'homme le plus important, le plus solide du Gouvernement. Au lendemain des élections, quand la nouvelle majorité se met en place, nous découvrons le cadeau fait par M. Cahuzac à M. Woerth. Nous ne comprenons pas, d'autant que nous avions rendu public le rapport des experts sur l'hippodrome de Compiègne.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion