À cette date, nous ne savons rien, sinon que M. Cahuzac a une clinique d'implants capillaires et qu'il est assez fortuné. Simplement, ce cadeau est incompréhensible, et nous relevons le conflit d'intérêts : l'expertise des trois experts de la Cour de justice de la République est beaucoup plus embarrassante pour M. Woerth. Dans ce contexte précis, Fabrice Arfi décide de s'intéresser à Jérôme Cahuzac et il découvre cette vieille histoire. Mais ce n'est pas nous qu'elle interpelle, monsieur le député, c'est vous tous. Comment se fait-il qu'elle ait dormi depuis lors ? Ce n'est pas nous qui sommes responsables. Les protagonistes appartiennent à plusieurs familles politiques. Y a-t-il eu des arrangements autour de cette vieille histoire ? Qu'a fait le juge Bruguière de l'enregistrement en 2007 ?
Après la déclaration solennelle le 5 décembre, devant l'Assemblée nationale, nous nous retournons vers nos sources, qui ne voulaient pas que nous mentionnions l'enregistrement. Nous n'avions cité dans notre article du 4 décembre, qu'« une conversation – dont il existe une trace… » et la phrase « Ça me fait chier d'avoir un compte ouvert là-bas, UBS, c'est quand même pas la plus planquée des banques. » Nous ne parlons pas d'un enregistrement et nos sources ne voulaient pas qu'il sorte.
Devant l'ampleur du mensonge, nous devons sortir un élément de preuve supplémentaire. Le soir du 5, nous mettons en ligne l'enregistrement qui, je le rappelle, ne fera l'objet d'aucune poursuite, ni pour faux, ni pour faux témoignage de M. Gonelle. Nous en avions vérifié l'authenticité techniquement, et avions fait reconnaître la voix par des sources. Depuis, et c'est dans notre offre de preuves, nous avons appris que, dans la journée du 5 décembre, M. Cahuzac, communiquant par écrit avec certains de ses proches, fait état de cet enregistrement, alors que nous n'en avions pas encore parlé. Loin d'en nier l'existence, il parle d'une « mauvaise blague sorti du contexte », ou une formule de ce genre.