Pourquoi l'information ne s'était-elle pas sue depuis que les services de renseignement l'avaient ? Tout simplement, parce qu'il n'y a pas de relais permanent entre les policiers et les journalistes ! Au début des années 2000, Mediapart n'existait pas.
Que savait Éric Woerth ? Je ne réponds que de ce que j'ai écrit. Je ne suis pas là pour vous donner ma conviction, même si, à Mediapart, nous nous faisons forts d'en savoir plus que ce que nous publions. Cela ne se recoupe pas toujours. Si, de bonne foi, Éric Woerth dit ne pas savoir qu'il y avait des soupçons à propos de M. Cahuzac, je dis qu'au vu des documents que nous avons publiés, notamment l'alerte de l'inspecteur Garnier, c'est qu'il a déployé beaucoup d'énergie pour ne pas savoir. On ne peut que s'interroger sur les déclarations de M. Cahuzac vis-à-vis de M. Woerth au moment de l'éclatement de l'affaire Bettencourt, sur l'attitude de M. Cahuzac, ministre du budget, qui commande à l'un de ses amis un rapport fait à l'aveugle et qui blanchit Éric Woerth que les trois experts de la Cour de justice de la République accablent. C'est cela qui déclenche notre enquête, et qui nous a donné l'occasion de réveiller de vieilles affaires.