Pour vous répondre, nous ne pouvons que nous en tenir à la chronologie. À partir du moment où il y a enquête préliminaire, selon la logique administrative du ministère de l'intérieur, le procureur de la République est informé, tout comme la hiérarchie policière. Or l'enquête avance dans le sens de Mediapart. Dès le début, les policiers portent crédit à notre offre de preuves. J'insiste beaucoup sur la chronologie pour la question posée par Bercy. La médiatisation de cette réponse secrète était à l'évidence une pression sur l'enquête préliminaire et sur le travail des policiers, une manipulation. Nous les connaissons, nous avons été entendus par eux, et c'est ainsi qu'ils l'ont ressentie. Ils ont dû se battre encore plus pour convaincre le procureur de la République du sérieux de leurs éléments matériels et de la nécessité d'ouvrir une information judiciaire indépendante. C'est la raison pour laquelle le communiqué du procureur de la République est si inhabituellement circonstancié, évoquant l'industrie pharmaceutique. Il ne s'agit pas d'accabler une personne, mais une culture dans laquelle les voyants rouges n'ont pas fonctionné.