Intervention de Fabrice Arfi

Réunion du 21 mai 2013 à 8h45
Commission d'enquête relative aux éventuels dysfonctionnements dans l'action du gouvernement et des services de l'État, entre le 4 décembre 2012 et le 2 avril 2013, dans la gestion d'une affaire qui a conduit à la démission d'un membre du gouvernement

Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart :

Le principe du « feuilletonnage » ne me pose aucun problème. Nous sommes une toute petite barque face à des paquebots tels que l'État, les services de renseignement, le monde politique, l'industrie de la communication,… Il n'est pas interdit – parfois – d'être un peu malin, et d'en garder « sous la pédale », pour voir qui réagit, qui ment, comment ça se passe. Le Canard Enchaîné le fait sans arrêt, sans que cela gêne personne. Et, dans l'affaire du Watergate, deux ans se sont écoulés entre le premier article – juin 1972 – et la démission de Richard Nixon. A-t-on reproché au Washington Post d'avoir « feuilletonné » ? L'information s'obtient en marchant.

Dans le cas précis de l'affaire Cahuzac, l'élément le plus spectaculaire que nous avions était l'enregistrement, mais nous n'avions pas, dans le pacte sacré qui nous lie à nos sources, « l'autorisation » de le publier. Nous ne nous attendions pas à une réaction aussi véhémente de M. Cahuzac qui est allé jusqu'à menacer de poursuivre toute personne qui reprendrait notre information sur Twitter. Il dément à l'Assemblée nationale. Nous étions en quelque sorte au pied du mur. Les sources nous ont alors donné leur feu vert pour diffuser l'enregistrement. Nous donnons l'impression de publier un feuilleton, mais nous n'en avions pas l'intention. Et quand bien même ç'aurait été notre intention, ce n'est pas un problème.

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