Intervention de Arnaud Montebourg

Réunion du 1er octobre 2013 à 14h00
Commission des affaires économiques

Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif :

Merci à tous de la précision et de la richesse de vos questions.

Monsieur Fasquelle, les pôles de compétitivité constituent un acquis positif, même si certains fonctionnent mieux que d'autres ; nous avons besoin de ces alliances locales, qui permettent déjà un décloisonnement. Nos plans industriels ne sont pas territorialisés : l'articulation se fera donc de façon naturelle, comme je l'ai expliqué au président de l'Association des régions de France (ARF).

S'agissant des chefs de projet, nous n'avons rencontré aucun problème politique, mais plutôt des problèmes d'équilibre. En particulier, nous souhaitons que ce ne soit pas la réunion du CAC 34 : certains de ces chefs de projets seront des dirigeants de grands groupes, d'autres des dirigeants de PME, d'ETI et de start-ups. Nous avons donc dû opposer des refus à des dirigeants de grands groupes qui étaient volontaires pour diriger des projets ; et nous envisageons effectivement d'établir des binômes, car certains dirigeants de PME ont estimé ne pas pouvoir se charger seuls de cette tâche.

Le travail sur les règles de comptabilité est en cours.

Aujourd'hui, le partenariat entre la recherche universitaire et le privé se renforce, notamment grâce aux instituts Carnot, créés par la majorité précédente ; le CEA met en place progressivement des plateformes de diffusion de la technologie sur les territoires. Nous pensons toutefois que le cadre le plus adapté est celui des pôles de compétitivité.

Monsieur Blein, nous souhaitons fortement que les collectivités locales s'impliquent, notamment dans le trente-quatrième projet, « L'usine du futur », c'est-à-dire l'amélioration de notre appareil productif par la robotisation : nous avons 120 000 robots de retard sur l'Allemagne, 50 000 sur l'Italie. Or les robots ne détruisent pas de l'emploi, ils en créent !

Sur le financement public et le financement privé, nous sommes extrêmement pragmatiques. Nous avons prévu 4 milliards d'euros pour prolonger le Grand emprunt ; il faut de plus souligner que le crédit impôt recherche permet de prendre en charge, sous forme de défiscalisation, une part importante de la recherche privée. Nous ferons le bilan après coup. Tout dépendra, très concrètement, des projets eux-mêmes : certains seront financés à part égale entre public et privé – ce sera sans doute le cas du moteur à air comprimé – mais d'autres n'auront pas besoin de financement public, mais plutôt de modification de la législation ou d'actions de mise en relations avec d'autres entreprises dans le monde.

Madame Bonneton, on peut faire du made in France sans capitaux français. Les capitaux de certaines des entreprises pilotes de ces plans ne sont pas majoritairement français. Nous sommes prêts à toutes sortes d'alliances : pensons à Renault-Nissan ou aux nouvelles alliances nouées par PSA. Le marché automobile est mondial : atteindre une taille critique est indispensable : plus qu'à l'échelle européenne même – qui se révélera bien sûr pertinente pour certains projets –, c'est en ce domaine à l'échelle mondiale que nous raisonnons !

Monsieur Straumann, le dossier du nucléaire ne relève pas, vous le savez, de mon ministère. Nous ne l'abandonnons pas, mais – comme l'a très récemment expliqué le Président de la République – nous rééquilibrons le mix énergétique. Et nous exportons le nucléaire français : je me rendrai la semaine prochaine en Turquie, où nous allons, en partenariat avec l'entreprise japonaise Mitsubishi, construire une nouvelle centrale. Cela signifie plusieurs milliards d'euros de retombées économiques pour notre pays.

Monsieur Borgel, sur la nécessité de réactivité, vous avez entièrement raison. Nous avons insisté sur ce point auprès de M. Gallois, commissaire général à l'investissement, qui nous a promis un délai d'un an au lieu de trois… C'est encore bien long : le travail, vous le voyez, n'est pas achevé.

Monsieur Krabal, les filières continuent à travailler : toutes leurs réalisations ne feront pas partie de ces trente-quatre projets.

Monsieur Herth, en matière de paiement sans contact, nous n'excluons rien pourvu que cela serve nos intérêts économiques.

Quant aux pôles de compétitivité, j'en ai déjà salué l'héritage, l'utilité et l'avenir. Nous travaillons avec eux.

Monsieur Grellier, le CNI, présidé par le Premier ministre et dont vous faites partie, a vocation à devenir le parlement de l'industrie : c'est en son sein que seront pilotés ces projets.

Monsieur Marc, l'un des projets a pour titre « Autonomie et puissance des batteries » : la pile à combustible entre pleinement dans ce champ de recherche.

Monsieur Potier, en matière de formation professionnelle, je vous renvoie à Michel Sapin, qui travaille actuellement sur ce sujet.

Madame Erhel, les parlementaires, les pôles de compétitivité, les régions devront porter leurs suggestions à la connaissance des chefs de projets : l'inclusion doit être la règle du jeu.

Monsieur Abad, les filières continuent leur travail propre. Ces projets, c'est encore plus de mobilisation, encore plus de décloisonnement : il y a donc plutôt complémentarité que contradiction.

Monsieur Léonard, ces projets fonctionneront de façon très informelle, absolument pas bureaucratique : tous ceux qui le veulent pourront proposer leurs idées de façon simple.

Ensemble, nous pourrons ainsi faire avancer ces trente-quatre causes nationales. La France en a besoin !

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