Alors qu’il y avait quatre actifs pour un retraité en 1960, il n’y en aura plus que 1,5 en 2020. Cette seule donnée suffit pour comprendre que notre système est confronté à un choc démographique très important dont les conséquences ont été aggravées par la crise économique. Si l’on veut le sauver, il faut forcément le réformer.
Mais cette réforme, pour indispensable qu’elle soit, ne sera acceptée que si elle se fait dans la justice. Il est donc juste de permettre à celles et à ceux qui ont subi des conditions de travail difficiles de recevoir une compensation sous forme de trimestres de retraite supplémentaires, d’un passage à temps partiel en fin de carrière ou d’un changement d’orientation professionnelle pour, comme l’a fort bien dit Mme la ministre, réduire les facteurs de pénibilité qui génèrent des inégalités dans l’espérance de vie entre les ouvriers et les cadres – cela concerne aussi d’autres catégories sociales.
Face à l’échec prévisible du mécanisme prévu par la loi de 2010, il était indispensable d’agir.
Ce projet de loi s’attache aussi aux inégalités hommes femmes en matière de retraite. Je n’en dirai pas plus, car la présidente de la délégation aux droits des femmes, Catherine Coutelle, l’expliquera beaucoup mieux que moi.
Cette volonté de justice voulue par notre majorité se retrouve dans bien d’autres dispositions de ce texte.
Celles qui concernent les jeunes, d’abord, en permettant aux apprentis de valider tous leurs trimestres d’apprentissage et en facilitant le rachat d’années d’études quand on a obtenu des diplômes après le bac. Vous allez dire, mes chers collègues de l’opposition, que cela, ce n’est pas s’intéresser aux jeunes. C’est inacceptable ! Allez donc demander aux apprentis s’ils ne seront pas contents à l’avenir de voir valider leurs trimestres d’apprentissage !