Le parc machines « tourisme » et le parc de presses de cuisson ont été chacun cannibalisés à 60 %. Des barrières ont même été posées pour empêcher les salariés d'aller dormir par-derrière. Si vous n'avez pas de machine pour fabriquer ne serait-ce qu'un seul pneu, comment le produisez-vous ? À l'heure actuelle, 150 salariés sont en arrêt de travail pour dépression. Vous demanderez à Michel Dheilly, directeur de production de l'établissement, pourquoi il a cessé d'employer des intérimaires. Pourquoi ne remplace-t-il pas les opérateurs de presses qui sont absents ? Parce qu'il a certainement tout intérêt à ce que nous ne réalisions pas le peu de pneus qu'on nous demande de fabriquer. Avant que l'usine d'Amiens-Nord ne commence son déclin, nous réalisions dans une réelle ambiance de travail les 21 000 pneus qu'on nous demandait de produire chaque jour. Nous n'en produisons plus aujourd'hui qu'entre 2 400 à 3 000. Les salariés d'Amiens-Nord ne demandent qu'à travailler !