Intervention de Mickael Wamen

Réunion du 10 septembre 2013 à 18h30
Commission d'enquête relative aux causes du projet de fermeture de l'usine goodyear d'amiens-nord, et à ses conséquences économiques, sociales et environnementales et aux enseignements liés au caractère représentatif qu'on peut tirer de ce cas

Mickael Wamen, représentant de la CGT du comité d'entreprise de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord :

Ce n'est pas ce que j'ai dit. J'ai au contraire évoqué des dommages collatéraux, qui se sont traduits par 350 suppressions de postes dans le cadre de départs volontaires ou de départs à la retraite non remplacés.

Dans la branche du caoutchouc, un accord oblige les employeurs à procéder à une embauche pour trois départs à la retraite. Or Goodyear n'a jamais respecté cet accord. Si le site d'Amiens-Nord a aujourd'hui la capacité théorique de produire 12 000 pneus, sa désorganisation empêche, dans les faits, d'en produire plus de 3 000. C'est la volonté délibérée du groupe d'empêcher le site d'atteindre son quota de production, dans le seul but d'y alourdir le coût du travail. Bien que la justice lui ait interdit de mettre en oeuvre son plan social, Goodyear en a déjà réalisé la phase industrielle en faisant chuter la production de 21 000 à 3 000 pneus. En 2006, nous lancions déjà des signaux d'alerte sur la désorganisation des ateliers. Nous vivons à Amiens-Nord le même scénario que les salariés de Continental ont vécu en leur temps. La direction annonce en CE des baisses d'activité progressives dues à un défaut d'organisation avant de réajuster le niveau de production aux capacités de l'entreprise. La désorganisation continue des ateliers, qui est voulue, finit par avoir un effet mécanique, et on ne peut même plus produire les quantités demandées.

S'agissant du groupe Titan, nous lui avons demandé des garanties avant son arrivée en France par voie de justice, parce qu'il n'avait pas voulu nous les fournir de lui-même. Il ne les a toujours pas données, du reste ! Le CE touchant à des sujets économiques, nous ne faisons que notre travail en demandant à un groupe qui veut devenir notre patron de nous indiquer sa situation financière. Je rappellerai qu'en 2004, c'est-à-dire trois ans avant l'éventuel rachat du site d'Amiens-Nord par Titan, l'endettement de ce groupe s'élevait à 192 % – je vous renvoie au rapport de SECAFI de 2004 –, ce qui ne pouvait que susciter notre inquiétude.

S'agissant du rapport de SECAFI affirmant que le site Clairoix de Continental était viable, je tiens à rappeler que c'est la justice qui a donné raison aux salariés de Continental : c'était trop tard puisqu'ils avaient perdu leur travail entre-temps.

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