Là encore, ce sont les ouvriers, et surtout les plus jeunes d’entre eux, encore en apprentissage, qui sont les plus exposés. Toujours selon la DARES, ce sont 30 à 40 % des salariés des métiers de la maintenance, du BTP, du bois, des métaux, des industries graphiques et de l’artisanat qui sont concernés par une exposition à au moins un agent cancérogène, avec, pour près d’un quart d’entre eux, une durée d’exposition qui dépasse dix heures par semaine. Pire encore, la multi-exposition est évaluée à 5 % dans le BTP et à 8 % dans la maintenance.
À côté de ces constats très lourds, on doit heureusement saluer les progrès réalisés dans la prévention. L’exposition au trichloréthylène, solvant très répandu, mais hautement toxique, a ainsi été divisée par trois entre 2003 et 2010, grâce à l’utilisation de produits de substitution. C’est grâce au triptyque que constituent la prévention individuelle et collective, l’amélioration des conditions de travail et les compensations – au pluriel – que nous pourrons lutter contre les expositions nocives et permettre aux plus exposés, au premier rang desquels, je le répète, les ouvriers, de s’en extraire, afin de bénéficier d’une retraite en meilleure santé. C’est tout le sens des préconisations du compte personnel de prévention de la pénibilité.
Dans un autre registre, j’aimerais finir mon propos en adressant solennellement, depuis cette tribune, une réponse au président de la CARMF, la caisse de retraite des médecins.