C’est pourquoi je veux m’exprimer ici en pleine confiance mais aussi en toute clarté, sans rien taire de mes enthousiasmes ni de mes satisfactions mais sans rien taire non plus de mes convictions et de mes doutes. Je remercie mes collègues qui me permettent de le faire, à cet instant, à cette tribune.
Comme vous, madame la ministre, je salue la mémoire de Pierre Mauroy, dont la récente disparition a laissé un grand vide à gauche et dans le pays. Peu d’hommes ont marqué comme lui le pays de leur empreinte ces dernières décennies, peu d’hommes ont eu un tel rôle dans l’accomplissement du progrès social, peu d’hommes peuvent voir inscrit à leur crédit un tel bilan dans l’amélioration des conditions d’existence de nos concitoyens, comme le Président de la République l’a rappelé aux Invalides.
Mais ce soir c’est au Pierre Mauroy s’opposant à la loi Woerth que je rends hommage, en invoquant son discours de combat contre ce texte de régression, au cours d’une poignante intervention au Sénat rappelant, avec toute la pertinence et la force morale qui était les siennes, que « de toutes les revendications, qu’elles soient ouvrières ou non, celle-ci a été la plus importante. Elle l’est restée et le restera dans l’histoire sociale de la France ».