L’un de ces droits nouveaux est celui, essentiel, de la prise en compte de la pénibilité. Lors de la précédente législature, j’ai été membre d’une mission parlementaire sur les troubles psychosociaux, présidée par Mme Touraine, alors députée, et dont le rapporteur était Jean-Frédéric Poisson. Des conclusions de cette mission, adoptées à l’unanimité, il ressortait que les risques psychosociaux ne doivent pas être négligés. Le fait qu’ils soient pris en compte dans les décrets du Gouvernement constitue une grande avancée, quand on pense que, dans certains pays de l’OCDE, la notion de pénibilité est encore définie par rapport à un seuil de calories dépensées, comme on pouvait le faire au XIXe siècle, alors que de nos jours, la pénibilité ne se résume évidemment plus à sa dimension physique, mais intègre la souffrance psychique ressentie par les travailleurs – je pense notamment aux personnes faisant partie du personnel des plateformes téléphoniques, qui passent toute la journée à répondre à des appels de l’extérieur.
Par ailleurs, cette réforme est éminemment politique, parce qu’elle est critiquée par la gauche de la gauche,…