La question posée par les alinéas 5 et 7 de l’article 1er a été très bien exposée tout à l’heure. Le projet de loi dispose que « les assurés bénéficient d’un traitement équitable au regard de la durée de la retraite comme du montant de leur pension ». Or l’expression « traitement équitable » signifie que l’on ne distingue pas les salariés du privé d’un côté et les salariés du public de l’autre. Il n’est pas inutile de rappeler que 76 % du financement des retraites des fonctionnaires sont assurés par l’État, lequel, faut-il le rappeler, est endetté à hauteur de 91,7 % de son produit intérieur brut.
En outre, nous ne nous focalisons pas sur les régimes spéciaux. Je le dis très sereinement à Jean-Marc Germain : quand on sait qu’il manque 7 milliards d’euros sur les régimes spéciaux, faut-il les sanctuariser ? S’agit-il d’un traitement identique des uns et des autres ?
Madame la ministre, vous avez affirmé tout à l’heure que cette réforme était financée. Vous savez très bien qu’elle ne l’est pas ! Vous savez très bien que 20 milliards d’euros sont nécessaires – ce n’est pas nous qui le disons, les différents rapports l’ont prouvé. Or l’effort que vous demandez représente un peu plus de 7 milliards d’euros : il manque donc 14 milliards ! Cette réforme n’est pas financée : non seulement vous léguez aux nouvelles générations un déficit de 14 milliards d’euros – quel signal formidable vous leur envoyez ! –, mais cela signifie surtout, mes chers collègues, qu’une nouvelle réforme va venir !