Nous proposons d’inscrire très clairement dans l’article 1er le principe selon lequel notre système de retraites est solidaire. Cette précision est d’autant plus indispensable dans un contexte où les réformes qui se succèdent ont pour but principal de pousser les gens vers les produits d’épargne retraite.
En effet, à force de repousser l’âge de la retraite et d’augmenter le temps de cotisations pour obtenir une retraite à temps plein, dont l’indexation est régulièrement remise en cause, il est inévitable que de plus en plus de personnes soient sensibles au fait de cotiser à un plan de capitalisation individuelle permettant de partir plus tôt, et dans de meilleures conditions.
Mais il est de notre devoir d’alerter nos concitoyens sur les risques d’une telle option. Certes, pour ceux qui ont une bonne situation et de bons revenus, le choix peut être judicieux. En revanche, pour les autres, c’est-à-dire la très grande majorité dont le salaire se situe entre 1 200 et 1 700 euros, le montant de l’épargne qu’ils pourront affecter à leur retraire privée sera faible. Et si l’on ajoute à cela les périodes où ils ne pourront rien épargner pour cause de difficultés familiales ou de chômage sur une longue période, le résultat risque d’être très peu significatif.
Du reste, nul n’est capable de prédire ce que vaudra l’argent placé durant vingt, trente et a fortiori quarante-cinq ans dans un fonds de retraite privé. Les salariés retraités américains ruinés plus d’une fois ont en fait les frais. Voulons-nous la même chose dans notre pays ? Non, c’est pourquoi nous vous proposons d’inscrire comme principe intangible la « solidarité » de notre système de retraites.