Monsieur le professeur, vous ne serez pas la seule personnalité à être auditionnée par nos commissions, la publication de vos travaux ayant provoqué une controverse parfois violente. La semaine dernière, la commission des affaires sociales a auditionné le professeur Jean-Claude Ameisen, pressenti par le Président de la République pour prendre la présidence du Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé. Il nous a indiqué que, lors des débats organisés dans le cadre de la réflexion en cours sur la fin de vie, il avait été frappé de constater que l'exposé de positions parfois radicalement opposées n'empêchait pas l'écoute respectueuse des opinions exprimées. C'est dans cet esprit que doit se dérouler le nécessaire débat sur les OGM, afin qu'il ne tourne pas au pugilat.
Certains ont estimé que cette audition avait été organisée dans la précipitation : je tiens à leur rappeler qu'elle a été programmée il y a deux semaines. Certains ont également considéré qu'elle n'avait pas lieu d'être, puisque le Gouvernement a saisi de cette question l'ANSES et le Haut conseil des biotechnologies (HCB). Cela n'empêche pourtant pas la représentation nationale d'être indépendante et même si, depuis cinq ans, on avait un peu négligé la séparation des pouvoirs, elle a parfaitement le droit de prendre l'initiative d'une telle audition. C'est sa liberté, que nous revendiquons.