Intervention de Jacques Krabal

Réunion du 9 octobre 2012 à 18h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Krabal :

Je ne comprends pas la polémique sur le calendrier de cette audition. Lorsqu'un problème concerne à ce point la santé de nos concitoyens, il est indispensable que la représentation nationale puisse s'en saisir au plus tôt. L'audition mi-septembre du président du Haut conseil des biotechnologies nous a laissés sur notre faim. Je remercie donc ceux qui ont pris l'initiative d'organiser celle de ce soir.

Je ne comprends pas la virulence des critiques entendues ni la mise en cause de nos chercheurs. Qu'en aurait-il été si une étude avait, à l'inverse, démontré l'innocuité des OGM ? Ceux qui dénoncent les résultats de l'étude du Pr Séralini veulent-ils dire que les OGM sont sans danger ? Devant le nombre croissant de cancers ou de tumeurs, et même désormais de malformations foetales, à l'étiologie inconnue, il était grand temps d'engager des recherches. Je salue donc la démarche de l'équipe de l'université de Caen. Il faudra plusieurs études, menées en toute transparence. Nous devons donner à la recherche les moyens d'être libre et indépendante.

Je regrette qu'on refuse au niveau européen de communiquer certaines données comme le souhaiterait l'équipe de Caen, ce qui permettrait des comparaisons.

Au-delà des OGM, il s'agit de savoir quelle agriculture nous voulons pour notre pays : une agriculture intensive, au risque que ses pratiques polluent les sols et les nappes phréatiques et que ses productions nuisent à la santé, ou une agriculture de qualité respectueuse de l'environnement comme de la santé de la population.

Je souhaite que nous puissions dépasser la controverse scientifique entourant cette étude. Ses résultats doivent contribuer à faire avancer la science, dont les progrès naissent souvent précisément de controverses. Je remercie ceux qui, par leurs travaux, éclairent notre réflexion et surtout permettront peut-être qu'au nom du principe de précaution, souvent invoqué et, hélas, trop peu souvent appliqué, des vies humaines aient été demain épargnées.

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