Je félicite le professeur Séralini et son équipe pour le courage dont ils ont fait preuve. Leur étude s'attaque à des intérêts considérables, qu'il s'agisse des OGM ou du Roundup autour desquels s'est développé un énorme business.
En démontrant qu'il pouvait exister des effets à faible dose ou que les effets n'étaient pas nécessairement proportionnels à la dose, vous avez remis en question certains dogmes pseudo-scientifiques. Vous avez également osé faire entendre une voix différente sur les effets spécifiques pouvant résulter de l'interaction de plusieurs molécules, alors que cet aspect est souvent occulté, y compris dans la directive européenne REACH (enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des produits chimiques). Parce que ces effets combinés sont compliqués et coûteux à étudier, on préfère décréter qu'ils sont nuls !
Votre étude met en évidence des effets liés à des perturbations hormonales. Pourtant, certains scientifiques contestent jusqu'à l'existence même de perturbateurs endocriniens. Comment expliquer alors qu'on constate de plus en plus de pubertés précoces chez les petites filles aux États-Unis, mais aussi en France ?
Vos détracteurs, professeur, ont souvent des conflits d'intérêt. Comment dénoncer publiquement ces conflits ? Je ne m'étends pas sur l'impérieuse nécessité d'instances d'évaluation réellement indépendantes.
Vos travaux révèlent également le manque cruel de moyens de la recherche publique. Beaucoup de chercheurs nous avouent passer plus de temps à rechercher des crédits, souvent auprès d'organismes privés, qu'à mener leurs recherches. Or, le financement de recherches par des firmes nourrit inévitablement un soupçon sur le manque d'indépendance. Avez-vous souffert, professeur, de l'indigence de la recherche publique ?