Madame la ministre, vous avez rappelé les engagements du Président de ramener de 75 % à 50 % la part de l'électricité d'origine nucléaire en vantant l'exemple allemand de sortie du nucléaire. Pourtant, vous défendez le pouvoir d'achat, or l'électricité allemande est deux fois plus chère que la nôtre sans nucléaire. En outre, l'Allemagne a compensé la fermeture des centrales par l'ouverture de centrales au charbon qui, chacun le sait, aggravent le changement climatique. Le coût des énergies renouvelables est deux à trois fois plus élevé que celui de l'électricité nucléaire. Comment pensez-vous financer leur développement ? Quel sera l'impact sur le consommateur final ?
Votre décision de limiter l'augmentation du prix de l'électricité à l'inflation est en contradiction avec votre volonté de renforcer la sécurité nucléaire après la catastrophe de Fukushima. EDF, qui ne bénéficie pas de subventions publiques, doit continuer à investir dans les centrales nucléaires – celle de Cattenom dans ma circonscription, par exemple, a démarré un programme d'investissement de plus de 3 milliards d'euros sur dix ans. De quelle manière ces investissements seront-ils financés ? Des subventions publiques seront-elles octroyées ? Quel sera, encore une fois, le coût pour le consommateur final ?
En outre, laisserez-vous les centrales nucléaires aller au bout de leur vie technique sur base de critères de sécurité, comme je l'espère, ou devrons-nous opérer des choix politiques ?
Enfin, pendant la campagne électorale, François Hollande a annoncé un blocage, voire une baisse des prix des carburants. Dans ces conditions, pourquoi mettre en place une taxe de 500 millions d'euros sur les stocks pétroliers, qui se répercutera immanquablement sur les prix ?