Vous tournez autour du pot, parce que vous n’avez pas osé prolonger l’âge de la retraite au-delà de soixante-deux ans, après avoir répété qu’être allé au-delà de soixante ans constituait un scandale sans pareil. Vous étiez prisonniers de votre promesse de campagne, quand vous savez que c’est pourtant la seule solution qui s’imposera à terme. Fixer l’âge de la retraite à soixante-cinq ans demande un effort. D’ailleurs, si nous étions dans une posture d’opposants bêtes et méchants, nous n’aurions strictement rien dit ; mais nous savons que réside dans cette décision la seule façon de donner une visibilité à la réforme au-delà de trois ou quatre ans, sans quoi nous serons contraints d’y revenir dans quatre ans, car l’avenir aujourd’hui n’est pas financé.
À la question démographique, la réponse est principalement démographique. Repousser l’âge légal permet de savoir exactement l’âge auquel on pourra prendre sa retraite. Au contraire, avec le seul allongement de la durée de cotisations, en fonction de l’âge auquel on rentre sur le marché du travail, cela peut aller bien au-delà des soixante-cinq ans. Il faut refuser cette hypocrisie. C’est pourquoi nous souhaitons une clarification de la situation, en repoussant l’âge légal au-delà de soixante-deux ans. En refusant de le faire, vous créez une inquiétude chez nos concitoyens. Les réactions sur les bancs communistes et les sondages montrent bien que les Français ne croient pas que cette réforme soit juste et équitable et qu’elle apporte de vraies solutions. Les Français ne sont pas dupes, alors que vous n’avez pas voulu sortir de l’ambiguïté.