Je n'oppose pas le nucléaire aux énergies renouvelables, mais j'ai le privilège d'avoir été élu dans la quatrième circonscription du Haut-Rhin, où se trouve la centrale de Fessenheim.
Si elle est la plus vieille de France par l'âge, elle ne l'est pas au plan technique, EDF ayant encore consacré en 2011 quelque 200 millions d'euros à son entretien. De gros investissements accompagnent chaque arrêt de tranche pour la maintenir à niveau. L'audit qui a été réalisé à la suite de la catastrophe de Fukushima a conclu qu'il n'était pas nécessaire d'arrêter un seul réacteur en France, tout en établissant une liste de travaux complémentaires. Vous avez déclaré que vous seriez attentive à leur réalisation en vue d'améliorer la sûreté des centrales : tel sera le cas du site de Fessenheim.
Nous bénéficions aujourd'hui de l'énergie électrique la moins chère d'Europe, ce qui est, pour les entreprises françaises, un avantage concurrentiel non négligeable en période de crise. De plus, l'arrêt de Fessenheim nous obligera à indemniser les partenaires allemands et suisses de la centrale. N'oublions pas non plus que cette fermeture causera la perte de 900 emplois sur le site lui-même et de quelque 2 000 dans la région, dans l'hôtellerie, la restauration et parmi les sous-traitants et les fournisseurs. Comment les compenserez-vous ?
Je rappelle aussi que pour remplacer une tonne d'uranium, il faudra acheter 2 millions de tonnes de pétrole ou de gaz, payés en dollars, ce qui, comme vous l'avez admis, plombera davantage encore la balance commerciale française. De même, c'est grâce à son parc nucléaire que la France est bien positionnée par rapport aux accords de Kyoto : elle produit deux fois moins de CO2 que son voisin allemand.
Enfin, j'ai entendu évoquer l'installation d'une turbine à gaz à Fessenheim après la fermeture de la centrale : qu'en est-il du calendrier ?