Intervention de Nicolas Sansu

Séance en hémicycle du 9 octobre 2013 à 21h30
Garantir l'avenir et la justice du système de retraites

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Sansu :

Cet amendement de repli vise à rédiger ainsi l’alinéa 18 de l’article 3 : « L’évolution, qui ne peut conduire à augmenter au-delà de ce qui est fixé dans la loi garantissant l’avenir et la justice du système de retraites, la durée d’assurance requise pour le bénéfice d’une pension sans décote, au regard notamment de l’évolution de l’espérance de vie en bonne santé et sans incapacité – l’espérance de vie en elle-même n’a que peu d’intérêt en la matière – et du taux de chômage des jeunes et des seniors, et de la répartition des richesses dégagées par l’activité économique des entreprises entre capital et travail ».

Pourquoi retenir ces trois critères plutôt que ceux de l’espérance de vie, l’espérance de vie en bonne santé, la population active et la productivité ? Je vous renvoie, mais cela ne plaira sans doute pas à nos amis de l’UMP, à un bon petit livre écrit par Pierre-Alain Muet pour la fondation Jean Jaurès, Contre-véritéstriste réalités des années Sarkozy, où il explique, en s’appuyant sur de nombre bons arguments, qu’il est impossible d’allonger la durée de cotisation quand le chômage des jeunes et le chômage total sont très élevés. C’est même totalement inopérant dans la mesure où, en allongeant la durée de cotisation, on laisse un certain nombre de jeunes au chômage, ce qui augmente du même coup les allocations-chômage sans qu’il n’y ait rien à gagner au bout du compte. Il faudrait par conséquent intégrer le taux de chômage dans ce calcul de l’évolution.

Quant à la répartition des richesses dégagées par l’activité économique des entreprises entre capital et travail, ne nous racontons pas d’histoires ! Depuis trente ans, 10 % de la valeur ajoutée, donc de la richesse créée, est passée – j’en appelle sur ce point aux ressorts marxistes et keynésiens de nos collègues socialistes – du travail vers le capital, ce qui ne représente pas moins de 200 milliards d’euros dans notre produit intérieur brut, pour rémunérer les dividendes et les intérêts bancaires. Dans de telles conditions, on ne peut pas espérer dans le même temps développer la protection sociale et les services publics, et augmenter les salaires. Voilà pourquoi nous proposons cette nouvelle écriture de l’alinéa 18.

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