Les opérations Harmattan et Serval montrent avec éclat l'efficacité – et donc l'utilité – de l'armée française. Le Gouvernement peut compter sur elle s'il a besoin de la faire intervenir. Si la LPM envisagée est exécutée in extenso – et le ministre de la défense a souligné combien il était important d'y veiller –, pensez-vous que, malgré les restrictions prévues, ce sera encore le cas ?
Hier, le ministre de la Défense nous a promis qu'il chercherait à préserver les unités opérationnelles, qu'il n'y aurait pas de déflation brutale d'effectifs, que toute fermeture serait compensée et que l'effort se concentrerait sur les fonctions de soutien. Mais il nous faut également compter avec notre héritage. Historiquement, les forces françaises ont été basées là où se trouvait le danger – dans l'Est, le Nord-Est et le Nord –, et l'industrie de l'armement au contraire à l'écart – dans l'Ouest, le Sud-Ouest et le Centre. Si des sites militaires en viennent à fermer, et que l'on continue à vider l'Est et surtout le Nord-Est de toute présence militaire, celle-ci finira par ne subsister que sur le littoral français. N'oublions pas, de surcroît, le poids relatif de l'armée dans l'économie locale.