Intervention de Patrice Prat

Réunion du 8 octobre 2013 à 17h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrice Prat, co-rapporteur :

C'est avec beaucoup de plaisir que nous nous sommes rendus à cette réunion de la commission des affaires économiques sur un sujet qui nous concerne tous tant il a de conséquences dans l'environnement immédiat de nos entreprises et dans l'environnement international. Nous avons été missionnés le 13 décembre 2012 pour évaluer les dispositifs de soutien public aux exportations. Cela nous a conduits à rendre notre rapport mi-juillet, après un cycle d'auditions, à l'étranger mais aussi en France, avec des focus spécifiques notamment sur le e-commerce aux exportations et des moments privilégiés avec les TPE-PME confrontées à des difficultés à l'export. Ces tables rondes nous ont aussi grandement éclairés.

Tout cela a été fait dans un contexte de réforme, avec des études en cours engagées par le gouvernement et la ministre du commerce extérieur, notamment les études sur les couples secteurs – pays stratégiques pour l'exportation, celle de Mme Claude Revel sur l'influence normative, qui pointe du doigt les faiblesses françaises, celle sur la « marque France » et un certain nombre de missions concernant la simplification des dispositifs d'appui à l'international. Cela a donné lieu à de nouvelles mesures sur la stratégie des « 4 mieux » (mieux se nourrir, mieux communiquer, mieux vivre en ville, mieux se soigner), notamment.

Sur la partie diagnostic, on constate depuis de nombreuses années que nous consacrons de plus en plus de moyens pour soutenir nos exportations. On est passé d'un coût de 225 millions à 320 millions d'euros entre 2008 et 2012. Pour autant, notre balance commerciale continue à se dégrader depuis 2002, avec certes quelques inflexions depuis 2012 et plus récemment en 2013, quelques indicateurs s'améliorant. Mais le point culminant, en 2011, à près de 74 milliards de déficit, est, évidemment, extrêmement préoccupant, la part de la France dans le marché mondial se portant aujourd'hui à 3,2 %. Cette part se réduit dans la zone européenne, ce qui laisse penser que l'argumentation autour de l'euro fort ne suffit pas à expliquer nos difficultés lorsqu'il s'agit d'aller conquérir des parts à l'international.

Nos forces et nos faiblesses sont connues : je ne m'étendrai pas dessus car on y reviendra sans doute dans les questions. Disons simplement que nous sommes dans un contexte et un environnement international qui tend à s'accélérer avec la relance du cycle de Doha, avec toute une série de négociations commerciales bilatérales, entre les Etats-Unis et l'Union européenne, entre le Japon et l'Union européenne. Sur ces sujets, c'est l'Union européenne qui défend les positions commerciales des États membres dans ces négociations et il est évident que, aujourd'hui, dans les points de divergences qui peuvent apparaître entre les États membres de l'UE, cela peut porter atteinte aux intérêts de la France. Il faut donc porter une attention toute particulière pour que les intérêts français ne soient pas affaiblis.

Il y a de vraies opportunités, avec l'émergence d'une classe moyenne à l'échelle mondiale et avec un certain nombre de leaderships français dans les domaines des nouvelles technologies (le numérique, les biotechnologies, les énergies renouvelables). Tous ces éléments sont réconfortants car ils doivent nous permettre d'améliorer nos performances à l'international.

En ce qui concerne le diagnostic, nous avons d'ores et déjà mis l'accent sur deux propositions, l'une qui consiste à donner de la France une image d'un pays industriel, très dynamique, accueillant, l'autre relative à l'accélération de la transition numérique, en tenant compte des changements liés à Internet et aux nouvelles technologies, notamment dans le domaine de l'e-commerce.

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