Au nom du groupe écologiste, je rappelle que la Cour des comptes a effectivement épinglé le CNDS dans son rapport de janvier 2013, notamment sur la manière dont il soutenait le sport, en particulier en participant à la construction et à la rénovation des stades de l'Euro 2016, à hauteur de 160 millions d'euros. Elle a également souligné qu'une subvention de fonctionnement était accordée au CNOSF dans des conditions pouvant laisser penser à un conflit d'intérêt, dans la mesure où cet organisme participe à la gouvernance du CNDS. Quelles actions entendez-vous mener pour mettre un terme à cette suspicion de conflit d'intérêt ? Allez-vous sortir de la gouvernance du CNDS ou arrêter de demander des subventions ?
La Cour a également recommandé une réforme en profondeur des relations avec le mouvement sportif. Le CNOSF a d'ailleurs évolué pour promouvoir certaines valeurs – je pense notamment au label « Développement durable, le sport s'engage », qui n'est qu'un premier pas, car il ne peut garantir que les activités sportives soient plus responsables socialement et du point de vue environnemental. Quelles actions souhaitez-vous promouvoir pour une vision plus environnementale des pratiques, équipements et événements sportifs ?
Par ailleurs, le choix d'organiser les prochains jeux olympiques à Sotchi en Russie en février 2014 a suscité de fortes polémiques, au regard notamment de la liberté de la presse, qui devrait être étroitement surveillée par le service fédéral de sécurité (FSB), grâce au système d'interception de communication « Sorm », qui a été développé en priorité dans cette ville. Ce choix pose aussi des problèmes liés à l'homophobie, car les homosexuels sont de plus en plus stigmatisés en Russie – je pense à la loi sur la propagande homosexuelle et au très fort climat homophobe régnant dans ce pays. Cette attitude touche de plus en plus le monde sportif russe : ainsi, la perchiste championne du monde appelée à devenir en février prochain la mère du village olympique de Sotchi a notamment déclaré à Moscou le 15 août dernier que « si nous permettons à cette culture de prospérer chez nous et que tous font cela dans la rue, ce sera terrible pour notre pays », que « nous nous considérons comme des gens normaux conformes aux standards : chez nous, les hommes vivent avec les femmes, les femmes avec les hommes – c'est historique. En Russie, nous n'avons jamais eu ce genre de problèmes et n'en voulons pas à l'avenir. Sans doute sommes-nous différents des Européens et des autres peuples, mais il faut nous respecter. Après tout, quand nous nous rendons à l'étranger, nous tâchons de respecter les règles des pays hôtes ».
À la suite de cela, la question du boycott a été posée. Si cette voie n'a pas été retenue, il serait criminel de rester silencieux, car cela pourrait être interprété comme un signe de complicité. Quelle est la position du CNOSF sur ce point ? Que compte-t-il faire pour marquer publiquement la condamnation de tels agissements homophobes et quelles pressions peut-il exercer pour garantir la liberté de la presse pendant ces jeux ?
Cela nous amène à la question des Gay Games, dont la dixième édition aura lieu à Paris, ce dont nous nous réjouissons. La candidature de cette ville a d'ailleurs reçu le soutien de personnalités de tous les bords politiques. Il s'agit d'un outil complémentaire des jeux olympiques, qui coûte beaucoup moins cher – 5 millions d'euros, contre 11 milliards pour les jeux olympiques de Londres. Il permet la promotion des valeurs de tolérance, contre toutes les formes de discrimination, puisque ces jeux sont ouverts à tout le monde. Or je constate, à vos réactions, mes chers collègues, que cet esprit du sport ouvert à tous n'est pas encore unanimement partagé sur ces bancs, ce qui est dommage. Quel soutien le CNOSF compte apporter à ces jeux, que l'ensemble de la communauté sportive doit conforter pour faire signe à la communauté internationale ?